Fusion au CHMB: Dr Jean-François RICONO, Pdt de la CME
Le point de vue sur la fusion du CHMB par Dr Jean-François RICONO, Président de la CME du CHMB et médecin libéral.
Le point de vue sur la fusion du CHMB par Dr Jean-François RICONO, Président de la CME du CHMB et médecin libéral.
Le point de vue sur la fusion du CHMB par Nathalie LE FORMAL, Directrice de la délégation territoriale de l’ARS Bretagne.
Après la fusion réussie des établissements de Saint-Brice-en-Coglès et d’Antrain qui a donné naissance au Centre Hospitalier Des Marches de Bretagne, c’est aujourd’hui au tour des sites de Tremblay et de Saint-Georges-de-Reintembault de rejoindre le CHMB, plus que jamais attentif à se développer sur son territoire avec une offre forte de proximité.
Nouveau territoire de santé pour les Marches de Bretagne
Depuis le 1er janvier 2017, 3 établissements sociaux et médico-sociaux viennent d’intégrer le CHMB, soit pour Tremblay, après une direction commune d’un an :
– Le Foyer de Vie, le Chemin des Iles (74 places d’hébergement pour adultes en situation de handicap) ;
– L’EHPAD Les Landes (136 places d’hébergement) ;
Et pour Saint-Georges-de-Reintembault :
– L’EHPAD Résidence Les Acacias (110) lits qui partage de son côté une direction commune depuis le 1er avril 2012 avec le CHMB.
Avec cette nouvelle fusion ainsi opérée et qui concerne 800 agents, « il s’agit bien de proposer un pôle élargi pour une offre forte et de proximité, explique Josiane Bettler, directrice du CHMB.
Plus que jamais, l’enjeu est de répondre aux besoins de la population vieillissante et de nous inscrire dans la filière gériatrique ainsi que dans la filière Handicap du territoire, sachant que l’attente des populations se traduit par la volonté d’un service de santé de qualité dans une logique de parcours coordonné. »
Concrètement, ces rapprochements permettent ainsi de développer le champ des compétences avec notamment la prise en charge des personnes en situation de handicap, et la construction de « parcours de soins » en vue de mieux prévenir une hospitalisation inadaptée, une rupture, une incompréhension entre des Centres qui pourraient être éloignés. « Cette nouvelle fusion, appuie Josiane Bettler, illustre combien il est important de nous « développer » avec une offre de soins, d’hébergement et d’accompagnement pour les personnes âgées du territoire et /ou handicapées qui sont éloignées de 30 mn de Fougères et de 40 mn de Rennes. »
Des regroupements animés par la volonté d’anticiper et d’innover
S’affirmer comme l’interface entre les populations et les secteurs de santé locaux et les filières hospitalières… Participer à l’émergence d’un système de santé local avec animation et coordination des ressources locales de santé… Ces initiatives locales de rapprochement amorcées depuis les années 2002 (direction commune entre Saint-Brice-en-Coglès et Antrain), ont été décidées alors même que les politiques publiques ne disaient rien à ce sujet. C’était audacieux et cela permet de mieux s’imposer face aux problèmes de seuils et d’équilibres financiers, de ressources médicales ou encore d’expertises à afficher.
C’est l’opportunité de développer de nouvelles synergies permettant d’agir plus fortement :
– Dans les recrutements de médecins ;
– Dans la performance d’achats groupés ;
– Dans le développement d’un système d’information partagé ;
– Dans la formation ;
– Dans le partage de compétences (système d’information, qualité), etc.
« Même si le terme de « performance » ne fait pas partie de notre culture, via ces fusions et au regard des appels d’offre par exemple, nous bénéficions déjà d’un effet de masse, qui permet de réaliser des économies en négociant avec les opérateurs, illustre Josiane Bettler. En gagnant ainsi sur les frais généraux, nous dégageons dans la foulée de la souplesse et de la solvabilité au profit des patients et des personnels avec notamment un plan de formations qui s’appuie désormais sur un budget de 40 millions d’euros. »
Culture, pratiques et vision : un rapprochement soigneusement préparé
Il est important de souligner que la concertation en amont et la convergence des acteurs du territoire sont ici primordiales pour mener à bien pareille opération. Après la fusion, saluée pour son exemplarité, des établissements de Saint-Brice-en-Coglès et d’Antrain, celle-ci repose elle aussi sur de vrais choix entre partenaires responsables, personnels, élus, autorités… Avec une règle commune : l’animation d’un territoire cohérent constitué de deux bassins de vie aujourd’hui – et d’un troisième demain* – dans un souci de proximité et d’efficacité.
« Que veut dire un rapprochement ? Quelles sont nos valeurs communes ? Pourquoi avons-nous intérêt à travailler ensemble ? Elus, personnels, autorités : nous avons travaillé à chaque fois sur des sujets qui leurs étaient propres, dans un esprit de dialogue et de concertation. A chaque point d’étape, chaque groupe était avisé de l’avancement de l’autre » signale la Direction.
Soit plusieurs mois de concertation avec plusieurs demi-journées hebdomadaires en vue d’arriver à un protocole d’accord signé en mai 2016 avec chaque étape établie, puisque certains sujets sont encore à traiter. «Il s’agit donc bien, ici, d’un acte fondateur fruit de la concertation, de la transparence et de la sincérité entre tous », se réjouit Josiane Bettler.
Parole de médecins
Un équipement au profit de l’attractivité d’un territoire :
« Ce rapprochement apporte une nette structuration au profit des professionnels de santé. Le CHMB a favorisé la création de Pôles de santé libéraux sur Antrain comme sur le Coglais. Une thèse que j’ai dirigée a confirmé le bénéfice ressenti des professionnels de santé libéraux. Ils peuvent s’appuyer sur un Centre Hospitalier de proximité qui leur sert aussi de soutien logistique avec, également, une densification de la prise en charge globale, en particulier vers les personnes âgées. » Dr Ricono, Président de la CME du CHMB.
« Un hôpital qui s’agrandit avec des libéraux impliqués, pour l’essentiel tous maîtres de stage, permet de recevoir des internes comme des externes au sein de ses murs. Les étudiants rentrent ainsi au contact du milieu libéral de santé, mais aussi du monde rural. De quoi découvrir pour eux un mode d’exercice différent et envisager à terme leur installation ; d’autant plus qu’au regard de notre géolocalisation, nous sortons de l’exercice « standard » de la médecine : je pense en particulier au recours à la télémédecine. Finalement les jeunes médecins peuvent découvrir davantage de choses en nous rejoignant. » Dr Delphine Loquin, vice-présidente de la CME du CHMB.
* Le 21 octobre 2016 a été actée une convention de direction commune applicable en avril 2017 avec les établissements de Bazouges-la-Pérouse :
– L’EHPAD Villecartier de 93 lits
– Le Foyer de Vie Le Village de 75 places
Ces deux établissements emploient un total de 130 agents.
Depuis 2010, l’équipe du ROLAND (Réseau Opérationnel des Liaisons Alimentation Nutrition et Diététique) est déployée sur le département 35, avec le soutien de l’ARS Bretagne, pour assurer des missions d’appui auprès de 20 établissements SSR (Soins de Suite et Réadaptation). Ces missions recouvrent le partage et l’amélioration des pratiques professionnelles, la veille documentaire et méthodologique, la formation des professionnels de santé.
Dans ce cadre, elle dispense depuis plusieurs années une formation « Nutrition et démence » à ses adhérents au cours de laquelle le « Manger-mains » est évoquée comme une des solutions, parmi d’autres, pour redonner du plaisir à manger et de l’autonomie aux personnes souffrant de troubles cognitifs sévères et/ou de déficits visuels et/ou moteurs devenues ainsi dépendantes pour leur prise alimentaire. Des discussions entre stagiaires et formateurs est né le besoin d’aller plus loin et de leur fournir des outils pour les aider à développer ce type de prestation repas et ainsi améliorer la prise en soins de ces patients.
Pour faire face à ce besoin, le ROLAND a organisé et animé des ateliers de pratiques professionnelles spécifiquement dédiés au « Manger-mains ». Un groupe de professionnels* volontaires et motivés, composé de diététiciennes, de chefs de cuisine et d’un médecin, fut ainsi constitué. De mars 2015 à mars 2016, alternant des séances présentielles et du travail à distance, le groupe a élaboré un livret de 80 pages décomposant toutes les phases de la démarche projet, recensant des indicateurs de dépistage et de suivi, présentant des recettes imaginées et testées par les Chefs (40 recettes) afin de donner l’élan nécessaire à chaque établissement qui le souhaite de se lancer dans ce projet.
Les bénéfices attendus de la diffusion du livret sont nombreux : préserver l’autonomie et redonner du plaisir à manger, prévenir la dénutrition, apaiser (réduction du stress lié au repas) et « redynamiser » le moment du repas mais aussi valoriser l’expertise et les talents des cuisiniers des établissements de santé remis ici au centre du projet de soins. C’est l’esprit de coopération et de mutualisation des forces que défend et développe, depuis sa création en 2010, le ROLAND qui se concrétise aujourd’hui avec la rédaction et la diffusion de ce livret.
La présentation et la remise officielle des livrets a eu lieu le vendredi 7 octobre au Centre Hospitalier de Janzé autour d’un apéritif dinatoire mettant à l’honneur des recettes « Manger-mains » salées et sucrées élaborées par les Chefs et permettant aux participants d’échanger avec les membres du groupe projet.
Le ROLAND projette de proposer son livret aux établissements non-adhérents mais désireux de mettre en place une solution « Manger-mains ». Une communication orale est également programmée à l’occasion de la Journée Sanitaire du 13 juin 2017 ainsi qu’un retour d’expérience fin 2017 !
En attendant, l’équipe ROLAND est déjà engagée dans la conduite d’un nouveau groupe de travail visant à l’élaboration d’un « Guide pratique des régimes thérapeutiques et des textures modifiées » à destination des soignants et des cuisiniers. Souhaitons que ce groupe connaisse la même réussite !
* Membres du groupe de travail « Manger-mains »
Anita PELTIER (Chef de cuisine) et Estelle BORIES (Diététicienne), CH La Guerche de Bretagne
Stéphane POIRIER (Chef de cuisine), CH Janzé
Jean-François PINEL (Chef de cuisine), Clinique St Yves
Marie-Christine LE GALL et Maud LEFORT (Diététiciennes), CHU Rennes
Myriam GOUSSE (Diététicienne) et Annabel GAHIER (Médecin), CH Vitré
Pierre ERTZSCHEID (Référent restauration), ROLAND et Clinique St Yves
Karim BACCOUCHE (Diététicien coordinateur), ROLAND et CH des Marches de Bretagne